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Gerhard Richter, Catalogue Raisonné n°1, 2014

huile sur toile

46 x 38 cm

À partir du début des années 1960, Gerhard Richter met en place le procédé de peinture qui le fera connaître, où il reproduit de façon extrêmement réaliste des photographies déjà existantes. La surface de ces peintures est brouillée latéralement, floutée, ce qui lui permet "de faire de la photographie avec les moyens de la peinture" selon sa formule.  

Il me semble que cette technique de peinture permet de transformer n'importe quelle image en une représentation photographique, y compris des images abstraites. 

J'ai donc décidé de vérifier cela en appliquant ce procédé à un type d'image qui semble a priori la moins photographique possible : un petit paysage que j'ai trouvé dans la rue, peint sur toile, probablement par un enfant. Une colline, un ciel, trois arbres, des nuages et un soleil. L’idée d’un paysage plus qu’une représentation, une oeuvre presque conceptuelle en somme.
J'ai donc reproduit cette image à l'huile sur toile, en appliquant cette formule magique de Richter avec toute la naïveté que réclamait l'image choisie. 

 

Il me fallait alors un critère pour juger le résultat, un crible auquel passer l'image reproduite pour valider son aspect photographique, pour vérifier l'expérience. J'ai donc fait une recherche d'images sur Google, pour examiner les résultats similaires. Si Google me donnait majoritairement des photographies, j'estimais que cette hypothèse serait validée, et la méthode alchimique de Richter vérifiée. À la place, Google a fait apparaître une toile de Gerhard Richter lui-même, Tisch (Table), de 1962, la première toile du catalogue raisonné du peintre allemand. 

J’ai eu le sentiment qu’il ne fallait plus y toucher.

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