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Nécessaire et suffisant, 2017

peinture verte sur acier

230 x 213 x 159 cm

AA, 2017

peinture de chantier fluo sur acier

175 x 160 x 120 cm

Rien ne ressemble plus au dessin d’une balançoire qu’une balançoire. Ce n’est pas le cas de tous les objets, car une balançoire (quand elle est réussie) est, en soi, une sorte d’épure graphique de sa fonction, et il est possible, dans sa fabrication, d’évacuer presque tous les aspects particuliers qui s’ajoutent, pour tout objet tangible, à l’idée qu’ils dénotent. Il est possible de construire une balançoire qui se confonde presque totalement avec la représentation qui advient dans l’esprit de tout le monde quand il pense « balançoire » – c’est-à-dire la solidification dans le métal des vecteurs de forces nécessaires à remplir sa fonction : stabilité, rigidité, balancement.
Le caractère archétypal de la forme à laquelle on aboutit presque nécessairement évacue toute notion de choix, d’ornement, et produit presque à tous les coups une forme dont la nécessité ne peut être remise en cause. Même la fonction avouée de l’objet est d’une grande beauté, quand on la considère sous l’angle de la nécessité : son inutilité absolue et revendiquée – c’est un objet qui sert à se balancer d’avant en arrière, et rien d’autre – la met à l’abri de toute tentative de justification parasite. La question « à quoi sert une balançoire » n’a simplement aucun sens.

Si poser une balançoire dans une exposition permet de répondre : « pour se balancer d’avant en arrière » à la question : « pourquoi », un pas non négligeable sera fait quant au mode d’existence des oeuvres d’art alentours.

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